diumenge, 16 d’octubre del 2016

Septiembre : Los colores de Sant Esteve



Sant Esteve de Palautordera. Petit village situé à une trentaine de minutes de Barcelone. Tout un monde que je ne connaissais pas. Des paysages que je n’avais jamais admirés. Des gens avec qui je n’avais jamais discuté. Des parfums que je n’avais jamais humés, une brise qui n’avait jamais soufflé sur mon visage, un piano dont je n’avais jamais effleuré les touches. 
Tout un monde dont je n’avais jamais vu les couleurs, et pourtant, ce sont celles-ci qui m’entourent depuis quelques temps et qui m'accompagneront pour les trois prochains mois. 


Le jaune. A contrario de ce que vous pourriez penser, les arbres, les champs et les fleurs ne sont pas de mille et une teintes de vert et de brun. Ici, ils sont jaune, car ils absorbent la couleur du soleil qui brille au-dessus d’eux toute la journée. Je peux en témoigner à chaque jour, alors que je traverse en bicyclette le chemin pour me rendre à Santa Maria de Palautordera, le village voisin, où vivent les grands-parents de Mariona. 

Nùria et Daniel, les chers grands-parents où nous passons la fin d’après-midi tous les jours de semaine. Deux personnes qui m’ont accueillie, chacune à  leur manière. Nùria, toujours très chaleureuse, me questionne sur mes parents, ma famille, ma maison, mon chat, un poisson que j’ai déjà eu…sur ma vie au Canada, quoi!! Sur ce fameux pays, tellement froid et tellement loin dont je viens. Fameuse cuisinière, elle tente toujours de me faire découvrir des plats et desserts typiques de la Catalogne. Daniel, quant à lui, très érudit, me fait tous les jours profiter de son savoir en m’apprenant de multiples choses, de la géographie du Canada et de l’Espagne aux ressemblances de nos histoires, sans hésiter à répéter ou à reformuler des phrases jusqu’à ce qu’il soit sûr que j’ai bien compris. 


Le vert. Vert melon. Vert pâle, simple, délicieux, un vert où, pour utiliser l’expression de ma meilleure amie, «on se perd dedans». J’ai mangé du melon espagnol chaque jour depuis mon arrivée. On le mange parfois seul, parfois avec du jambon. Jambon que l’on déguste avec du fromage et des figues. Figues que l’on engouffre en dessert avec un petit gâteau. Si on commence à parler de bectance, on n’en finit plus. Les artichauts frits. Les poivrons marinés. Le fromage frais, la viande à la plancha, les croquettas, les churros chauds par une journée frisquette, les chips au jamòn…. 

Et on mange tout le temps, en plus. Déjeuner vers sept heures. Jusque là, c’est normal. À onze heures, l’heure du «bocadillo», du sandwich, dans la cours de récréation de l’école. Un de mes moments préférés de la journée. Les espagnols, ils en ont fait un art, la fabrication de sandwichs. Ensuite, à quinze heures, après l’école, nous allons manger le dîner à  la maison de Nùria et de Daniel. Toujours délicieux. Toujours beaucoup trop. On pourrait penser qu’après ces trois repas, on en a fini pour la journée. Ce serait bien mal connaître l’Espagne. Vers dix-sept heures, une collation ; du fromage, ou du jambon, ou du pain, des galettes, des noix.. ou tout en même temps. Finalement, à vingt heures, nous soupons. Si l’on calcule, ça fait un, deux, trois, quatre repas et demi dans une journée!! 


L’orange. La couleur de l’automobile de Joanaina, la mère de Mariona. Surnommée affectueusement «Butanito» en l’honneur des bouteilles de gaz du même coloris. Je dois à Butanito la découverte de plusieurs petits villages espagnols. Des villages où la mer et le ciel se retrouvent, des villages où les habitants ne sont que trop heureux de te cuisiner une paëlla au soleil, des villages qui vous font rencontrer des nouvelles personnes et des villages qui vous permettent de retrouver votre Lara. 

Y Barcelona. Oh, Barcelona… Que chulo! Que bonito! Verdaderamente impressionnante. Mi nueva ciudad favorita. Como describir Barcelona con palabras? Comment décrire Barcelone avec des mots? J’ai besoin de beaucoup plus. J’ai besoin de sons, de senteurs, d’images, de gens. De sons de vendeurs de je-ne-sais-quoi dans les rues, d’enfants qui crient et de centaines de langues différentes parlées dans les rues par les touristes venant des quatre coins de la planète. Des senteurs de poissons, de fruits et de viande séchée au soleil. Des images de génie d’architecture qui donnent un caractère irréel au paysage. Et des gens, pour prouver la vivacité de la ville. 


Le marron. À Sant Esteve, une chose n’est pas brune, mais couleur marron : la terre, les yeux des beaux espagnols, les tuiles des maisons, les châtaignes que l’on trouve au pied des arbres et que Jan, le frère de Mariona, se fait un devoir de ramasser dès qu’il les aperçoit. Le principe disant que le brun n’est pas brun mais bien marron illustre bien l’Espagne ; tout y est un peu plus doux, chantant, tendre. On n’y marche pas, on y trottine. On n’y travaille pas, on y travaillote. On n’y traîne pas, on y flemmarde. 


Et finalement, le gris. Gris, car rien n’est que noir ou blanc ici, à l’exception des touches du piano des grands-parents de Mariona sur lequel je joue, et qu’à chaque fois me fait penser à remercier ma maman de m’avoir donné la chance d’apprendre la musique, ce langage universel. La seule langue avec laquelle je peux exprimer tout ce qui me passe par la tête. 


«Il fait gris». Ici, lorsqu’il pleut, c’est la chose la plus vraie qui soit. Comme si toutes les couleurs de ce petit monde s’allongeaient en un long dégradé vers le gris le temps d’une averse. Certains le voient comme une mauvaise chose, mais moi, je m’en réjouis parce que ça veut dire qu’avec le beau temps, les couleurs reviendront, encore plus éclatantes que jamais, comme pour me hurler à la figure de profiter au maximum de chaque instant passé ici. Ce que je m’efforce de faire le plus possible. Profiter de chaque chips au jambon, de chaque pédalée. 

Élisabeth Galibois

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